Gestion des déchets pendant la crise du Covid-19 : Évodia A assuré la continuité de service
Pendant la crise du Covdid-19, Évodia a poursuivi ses activités de gestion des déchets. Les agents se sont mobilisés pour assurer la continuité de service, certains en télétravail, d’autres en présentiel.
Aucune filière de déchets n’a été délaissée : ordures ménagères, collecte sélective, DASRI, ameublement ou encore textile.
Une baisse de la production des ordures ménagères
La collecte des ordures s’est poursuivie dans le département des Vosges, grâce à la mobilisation des Collectivités locales, et Évodia en gérant les plans de charge pour orienter les ordures ménagères afin qu’elles soient traitées.
Pour mesurer l’impact de la crise du Covid-19 sur les ordures ménagères, le mois d’avril a été le plus représentatif. En effet, une baisse de 10% la production des ordures ménagères a été constatée, ainsi qu’une diminution de 92% du flux tout-venant. La chute des taux de tout-venant est due à la fermeture de la quasi-totalité des déchèteries Vosgiennes (36 déchèteries fermées sur 38 déchèteries au total) durant la période de confinement.
La baisse globale des ordures ménagères (ordures ménagères résiduelles + tout-venant) s’élève à 25% sur l’ensemble du département. Cela représente -5.2kg/Hab en OM, répartis de la façon suivante :
- -1.5Kg/hab d’Ordures Ménagères Résiduelles
- -3.7Kg/hab Tout-venant
Collecte sélective : une baisse constatée sur l’ensemble des flux
Tout comme les ordures ménagères, l’impact du covid-19 sur la collecte sélective a également été étudié sur le mois d’avril.
Une confrontation des tonnages d’avril 2019 avec ceux d’avril 2020 démontre une baisse pour l’ensemble des flux de la collecte sélective :
- – 11 % pour le verre,
- – 18 % de multimatériaux,
- – 84 % pour les papiers/carton,
- – 94 % pour les cartons,
- – 100 % pour les papiers,
Les flux les plus impactés restent les fibreux de déchèteries (cartons, papier et papiers-cartons) qui subissent une chute moyenne de 93 % liée à la fermeture de 36 déchèteries sur les 38 du département.
Pendant la période de confinement, d’importants changements ont été constatés sur la qualité des flux entrants au centre de recyclage. Ces modifications sont directement liées au changement de consommation généré par les mesures du confinement.
Pour en évaluer l’impact, le centre de recyclage a réalisé 7 prélèvements de multimatériaux sur les mois d’avril et de mai afin de procéder à des caractérisations supplémentaires au plan de caractérisation annuel des collectivités. Les résultats sont en cours d’analyse.
Poursuite de la gestion des filières dans un contexte compliqué
Dès le 16 mars 2020, le confinement a stoppé net l’activité des déchèteries. Malgré tout, une collectivité a décidé de maintenir un service d’ouverture à minima : la Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges, avec des horaires et des conditions d’accès restreints.
La gestion des déchets issus des différentes catégories a donc été complexe, avec des filières nationales toutes à l’arrêt et une majorité d’exutoires fermés.
Les DASRI ont été fortement impactés par ces fermetures de déchèteries, qui étaient le point de convergence des clients de Sovodeb pour les livraisons de contenants vides et les collectes de contenants pleins. La réorganisation a été immédiate et totale pour cette filière, particulièrement sensible en raison de la nature de ces déchets. Les quantités commandées durant les dix premiers jours de la crise équivalent au tiers de l’activité annuelle classique. Sovodeb a également appuyé les services de l’État durant cette période, et proposé de nombreuses solutions pour répondre aux situations de tensions des établissements de soins.
Les déchets d’éléments d’ameublement et la filière « meubles » ont été particulièrement difficiles à traiter. En effet, l’accès au portail de l’éco-organisme a été suspendu par Écomobilier. Évodia a tout de même obtenu une réouverture anticipée à l’échelle nationale pour 7 déchèteries. Les deux premières à être collectées en France ont été celles de Fresse-sur-Moselle et de Rupt-sur-Moselle, le 5 mai 2020.
A l’horizon du 11 mai 2020, des négociations ont été menées par Évodia avec Écomobilier pour obtenir l’ouverture de 6 sites de collectes supplémentaires.
Pour les 25 autres déchèteries Vosgiennes, Évodia a dû se substituer à Écomobilier, en mettant en place en moins de 24 heures une filière de secours, tout en obtenant les autorisations nécessaires de la part des services de l’État pour traiter ces tonnages. Ainsi, 18 bennes « meubles » ont pu être vidées durant la semaine du déconfinement, soit 50 tonnes orphelines qui auraient engorgé des déchèteries déjà saturées. (29 tonnes de bois valorisées chez Egger, 18 tonnes enfouies à Villoncourt).
Interruption temporaire de la collecte des textiles
Le centre de tri Vosges TLC a cessé ses activités dès le 16 mars 2020.
Une dernière tournée de collecte des bornes « textiles » du département a été assurée cette semaine-là et une affichette annonçant la suspension provisoire des tournées a été apposée sur chaque borne, ainsi que de la rubalise.
Malgré ces précautions, certains usagers ont poursuivi leurs apports de déchets textiles dans les bornes de collecte. Selon les alertes de débordements signalées par les Collectivités locales, Évodia a demandé au prestataire Revalprest d’assurer des tournées partielles afin de collecter les sacs de vêtements.
Ainsi, les flux ont continué à être acceptés et stockés sur le site de Vosges TLC, à Capavenir-Girmont.
Le centre de tri a redémarré ses activités de manière allégée dès le 11 mai 2020, permettant de préparer le retour des trieurs et d’assurer les conditions de travail sécurisées dès la semaine suivante.
Pour autant, et en raison de la fermeture des frontières et l’arrêt des échanges commerciaux avec les principaux pays clients de Vosges TLC, les exportations ont été arrêtées, obligeant ainsi le centre de tri des textiles à n’accueillir que les flux Vosgiens. Les autres clients hors département, représentant la moitié des tonnages, sont pour l’instant refusés faute de capacités d’exutoires et de stockage suffisant sur le site.
« La situation est donc délicate, puisque à ce jour nous restons sans vision de la reprise des échanges commerciaux, avec une tension financière sur les cours de reprise au plus bas depuis fort longtemps, conclu Annick LAURENT, directrice d’Évodia. Pour ces raisons cumulées, la filière textile traverse une crise grave, ayant engendré le redressement judiciaire du deuxième plus gros opérateur de collecte et de tri en France. Dès lors, nous suivons de près la situation de notre Société d’Économie Mixte afin de l’accompagner au mieux dans cette mauvaise passe. Des mesures de soutien seront peut-être à envisager. »