Le Drive « culotté » de Justine
Supprimer les emballages de tous les produits du quotidien : en voilà une idée « culottée » ! On la doit à Justine VOIRY, une entrepreneuse spinalienne, qui a longtemps travaillé dans le milieu de la grande distribution en Région Parisienne.
« Je constatais que beaucoup de produits étaient jetés tous les jours à cause du moindre petit défaut, alors qu’ils étaient totalement consommables. Face à ce gâchis, je ne me sentais plus vraiment en accord avec l’entreprise pour laquelle je travaillais. », raconte-t-elle.
Un concept culotté pour vendre des produits « tous nus » !
C’est ainsi que Justine VOIRY décide de changer de vie : elle retourne à Epinal d’où elle est originaire et réfléchit à monter son commerce, en accord avec ses valeurs. Au printemps 2020, en plein confinement, elle lance le Drive des Culottés. « Le nom est un jeu de mots avec l’expression « déculotté », parce que je vends des produits en vrac. Ils sont donc « tous nus« ! », explique Justine VOIRY en souriant.
Le Drive des Culottés repose sur le même principe que les drives de supermarché, où une commande effectuée sur internet est directement chargée dans la voiture du client. A la différence, et non des moindres, que les produits sont exclusivement vendus en vrac !
« Je conditionne toutes les commandes dans des contenants réutilisables, que ce soit des bocaux hermétiques ou des sacs en tissu. Et j’encourage mes clients à les ramener la fois suivante. Je les stérilise et je les réutilise pour une autre commande. Si les clients jouent le jeu, je leur offre un bon d’achat. C’est ce que j’appelle la consigne inversée : au lieu d’acheter le contenant et d’être pénalisés s’il n’est pas rendu, mes clients sont récompensés de leur démarche. », indique Justine VOIRY.
Circuit court, zéro déchet et agriculture biologique
Tous les produits du quotidien sont disponibles au Drive des Culottés : épicerie salée et sucrée, produits ménagers et cosmétiques, ainsi que des accessoires zéro déchet.
« Je propose aussi des fruits et légumes, que je vais chercher chez les producteurs. J’essaye de m’approvisionner le plus possible en local. Si cela n’est pas possible, j’opte pour des productions Françaises, Biologiques ou issues de l’agriculture raisonnée. Je choisi toujours des petites entreprises artisanales, pour valoriser des savoirs-faires uniques. Ce qui m’intéresse le plus, c’est d’aller au contact des fournisseurs et de connaître leur histoire. », précise Justine VOIRY.
Pâtes, flocons d’avoine, biscuits, condiments, tisanes, savons… On n’imagine pas tout ce que l’on fabrique dans les Vosges ! Même si la fondatrice du Drive des Culottés le concède : elle ne vendra jamais de banane ou d’avocat. « Il faut savoir s’adapter si on veut manger 100% local ! »
La vente en vrac : pas moins hygiénique que les produits suremballés
Justine VOIRY l’avoue avec le sourire : son pari de lancer un commerce en vrac en pleine pandémie de Covid-19 était risqué. Pour autant, elle confirme que l’achat en vrac ne favorise pas la contamination des denrées. Bien au contraire !
« Pendant le premier confinement, les produits suremballés ont connu un certain regain. Comme si les emballages étaient une garantie contre les bactéries ou les virus. De même, on pense à tort que les produits vendus en vrac sont touchés, qu’ils peuvent être sales. Ce n’est pas du tout le cas ! Il faut savoir que la vente en vrac est très réglementée : il y a des normes à respecter et des formations à faire. Je porte un équipement de protection individuelle, des gants, une charlotte, un masque. Sans oublier que l’avantage du drive, c’est que les produits ne sont jamais mis en rayon. Donc ils ne passent pas de mains en mains ! », conclu Justine VOIRY.
Pandémie ou pas, la vente en vrac a de beaux jours devant elle. En plus d’éviter les emballages inutiles, elle permet aux consommateurs de choisir la quantité exacte qu’ils souhaitent acheter, évitant ainsi le gaspillage alimentaire, avec des économies à la clé !
Et vous, êtes-vous prêts à tester ce mode de consommation… culotté ?